Le sport pratiqué de manière intensive pousse le corps dans des états de fatigue extrêmes. Dans le cas de l’haltérophilie, même si les positions dans lesquelles nous travaillons sont bonnes en terme postural et nous font travailler l’ouverture thoracique, souplesse des extenseurs de hanches, de genoux et de chevilles, la mobilité overhead etc ; ce serait se planter un couteau dans l’oeil de penser que s’entraîner 5 fois/semaine de manière intensive c’est du sport “santé”. J’insiste sur “de manière intensive”, la pratique régulière et modérée du sport n’est que bénéfique.
Attention, quand je dis que ce n’est pas bon pour la santé, je ne vous incite pas à arrêter, loin de la ! Néanmoins, à mes yeux, il faut prendre conscience que ce sont des efforts pour lesquels notre corps n’est pas conçu. Heureusement, il s’adapte. Toutefois, il faut garder à l’esprit que ces efforts peuvent mener à la blessure, même en étant bien pratiqué.
N’oublions pas tous les bienfaits de la pratique du sport : augmentation de la densité osseuse et musculaire, meilleur système cardio vasculaire, immunitaire, prévention sarcopénie et de l’ostéoporose etc … En comptant les pours et les contres en termes de santé, la balance penche indéniablement vers le pour, surtout dans le cas de l’haltérophilie.
Bref, si j’ai insisté sur le fait que le sport de manière intensive n’est pas un sport “santé” c’est qu’il est très improbable que vous atteigniez un bon niveau en haltérophilie, ou n’importe quel autre sport, sans faire face à des douleurs/blessures à un certain point. La douleur peut aller de la simple inflammation musculaire à la déchirure en passant par les tendinites.
Bien entendu, à mes yeux, le jeu en vaut largement la chandelle.
La réaction des athlètes à la blessure
Dans ces situations, les athlètes réagissent très différemment les uns des autres. Certains résilient leur abonnement parce qu’ils ont une ampoule à cause du hookgrip quand d’autres essaient de battre leur max back squat avec un torticolis.
Si les deux situations précédentes sont mauvaises à mes yeux, elles mettent en relief un aspect majeur de la réaction d’un athlète à la blessure : sa motivation. En somme, l’athlète qui fuit, lui, subissait son entraînement et guettait la moindre occasion d’annuler le pari qu’il avait fait avec sa mamie sans avouer son échec. Alors que, l’athlète qui s’entraîne comme un chevronné, lui, ne supporte pas de ralentir l’entraînement par peur de régresser et préfère donc se rassurer au risque de prolonger sa convalescence.
Mais alors, faut-il continuer de s’entraîner quand on est blessé ?
Il n’y a pas de réponse générale à cette question. Cela dépend de la blessure, de vos objectifs, de votre rythme de vie etc… Mais, dans tous les cas, il est important que votre réaction soit adaptée à la blessure que vous avez ET aux objectifs que vous vous donnez.
Un athlète très motivé ne s’arrêtera pas pour une tendinite à l’épaule. Il modifie son entraînement pour enlever de la charge sur les exercices douloureux. Il fait des exercices légers avec des élastiques ou des petits poids pour vasculariser le muscle et aider le rétablissement. Il consulte un professionnel pour cerner l’origine du problème et la régler.
Très peu de blessures nécessitent un arrêt total de l’entraînement. Avec un peu de créativité et de volonté, un athlète motivé trouvera toujours un moyen de progresser dans un domaine de son sport malgré la blessure. Plus la blessure est grave/touche des parties motrices du corps plus ce sera compliqué, nous sommes d’accord. Mais ça ne sera quasiment jamais impossible.
D’ailleurs, s’il était impossible de s’entraîner en étant blessé, pourquoi y aurait-il autant de machines de sport dans les cabinets de kiné ?
Trouvez l’origine du problème, consultez !
Parlez-en avec votre coach, allez voir un kiné, un ostéo, un médecin du sport, l’important est de trouver l’origine du problème. Si vous ne l’identifiez pas pour l’éradiquer, tôt ou tard, la douleur reviendra et vous devrez arrêter à nouveau ou une fois de plus modifier votre entraînement.
Pour les douleurs chroniques et les troubles musculo-tendineux, le repos total est rarement la solution adaptée. Donc, consultez pour avoir le retour d’un professionnel.
Essayez de favoriser des professionnels qui travaillent régulièrement avec des sportifs, si possible du même sport que vous. L’haltérophilie et le Crossfit sont des sports particuliers et sont parfois méconnus même pour les professionnels de la santé qui pourraient donc mal vous conseiller. Cherchez un peu, vous trouverez vite des professionnels de santé qui sont eux-mêmes sportifs ou qui travaillent souvent en collaboration avec ces derniers.
Profitez-en !
Ce n’est pas tous les jours qu’on a du temps qui se libère de nos entraînements. Si d’habitude, il est dur de se motiver à travailler les faiblesses en fin de séance après avoir fait la partie “essentielle” de l’entraînement. Cette fois, vous n’avez plus d’excuses. Faites une liste de toutes les choses que vous devriez travailler habituellement et que vous ne faites pas (et je sais qu’il y en a, il y en a toujours.) et profitez de ces quelques jours, semaines, mois, pour travailler à fond dessus.
Comme ça, une fois votre blessure guérie, vous serez dans un meilleur état qu’avant cette dernière pour reprendre l’entraînement et revenir au plus vite à votre meilleur niveau !
Agir sur ce que l’on peut pour toujours s’améliorer, c’est ce dont nous parlons dans cet article !
0 commentaires