Faut-il taper la barre en haltérophilie ?
Vous le savez déjà, mais en haltérophilie il n’existe pas une technique qui fonctionne pour tout le monde. Ce que je veux dire par là, c’est que certains styles techniques spécifiques sont mieux adaptés à certains haltérophiles ; pour un haltérophile donné, une approche sera la plus efficace, et il gravitera naturellement vers cette dernière.
C’est ainsi que vous vous retrouvez avec des techniques comme celles de Vardanian, Dimas, ou encore Sagir. On ne leur a pas appris à tirer exactement comme ils le faisaient. Ils ont naturellement appris à tirer avec leurs propres particularités et ont développé une technique qui leur est propre. Ils ont ajusté leur technique au fil du temps, jusqu’à trouver la plus efficace. C’est pour cela que je ne pense pas judicieux d’essayer de copier bêtement une technique en particulier, sous prétexte que vous appréciez tel ou tel haltérophile.
En ce qui concerne le contact de la barre avec le corps pendant l’extension de l’arraché et de l’épaulé, il semble que le problème ait été divisé en deux camps, ce qui à mon avis n’est pas très représentatif : d’un côté le contact léger, ou la barre va plutôt effleurer le corps ; et de l’autre, le contact un peu plus franc ou la barre va venir taper dans le creux des hanches.
D’après moi personne ne peut affirmer : « C’est comme ça que tous les meilleurs haltérophiles font ! « , peu importe ce que « ça » signifie. Toute compétition à haut niveau international présente de nombreux styles différents et donc des contacts différents. Aucune approche unique ne s’impose comme dominante, cela a toujours été le cas. Oui, il y a certaines choses que tous les haltérophiles qui réussissent ont en commun, mais celles-ci sont si évidentes et générales qu’elles ne méritent même pas d’être discutées.
Une bonne extension = Un bon contact
Ce que nous voulons voir idéalement en haltérophilie, c’est la barre qui reste le plus proche possible des cuisses avec les épaules légèrement en avant de la barre, jusqu’aux hanches pour l’arraché, et jusqu’à mi-cuisses pour l’épaulé. Je pense personnellement qu’il est préférable d’avoir une accélération assez tardive, je vois cette accélération comme le début de la chute sous la barre, plutôt que comme la fin de l’extension.
Lors de l’arraché et de l’épaulé, l’extension des hanches doit être le plus violent possible. Les jambes doivent continuer à pousser le sol jusqu’à la fin de l’extension. Les hanches doivent absolument entrer en contact avec la barre, en aucun cas un haltérophile ne doit terminer son extension sans que la barre ne soit en plein contact avec les hanches, ou le haut des cuisses pour l’épaulé.
S’il n’y a pas de contact, cela peut venir du fait que vous ne finissez pas votre extension de hanche ou que vous êtes trop sur l’avant du pied, ce qui vous empêche de finir correctement votre extension.
L’extension doit se terminer avec la barre en contact avec les hanches ou encore une fois, le haut de la cuisse pour l’épaulé. Les jambes doivent être approximativement verticales, et les hanches ouvertes pour pouvoir amener les épaules en arrière.
En haltérophilie, si vous tapez, c’est vers le haut !
L’extension finale des hanches est extrêmement rapide et violente. En entrant très franchement en contact avec la barre, elle permet un changement de trajectoire plus rapide vers le bas et permet aussi d’arriver plus vite sous la barre.
En revanche, il ne faut pas que ce contact violent et rapide devienne un problème, ce qui est souvent le cas en haltérophilie. En effet, certains pratiquants entrent en contact avec la barre de la mauvaise manière. Si ce contact n’est pas effectué correctement il poussera la barre vers l’avant, ce qui posera un problème quand la charge sera plus élevée.
Plus les hanches peuvent effectuer d’extension sans aucun contact avec la barre, et plus elles pourront s’étendre rapidement car il y aura moins de résistance contre celle-ci. Cependant, cela doit être contrôlé pour éviter de pousser la barre vers l’avant.
Gardez en tête que plus la barre se rapproche des hanches sans être suffisamment proche du corps, et plus elle aura de chance d’être poussée vers l’avant lors du contact. Certes, cela peut être contrôlé dans une certaine mesure avec les bras lors du passage sous la barre, mais plus la force horizontale est forte, et plus la force verticale sera faible. En d’autres termes plus vous poussez la barre vers l’avant, et moins elle pourra prendre de hauteur. Il faut essayer de garder au maximum la barre et le corps aussi proches que possible jusqu’à ce qu’ils atteignent les hanches, en évitant une distance excessive.
Pour simplifier, si vous utilisez ce type de contact agressif, vous ne devez pas taper dans la barre vers l’avant, mais plutôt vers le haut. Il s’agit d’un contact et non d’un choc entre la barre et vos hanches.
Une barre proche et un bon legdrive
Une fois que la barre est en contact avec le corps, elle doit rester brièvement en contact pendant qu’elle continue de monter. Si l’athlète tire volontairement la barre contre son corps comme il le devrait pour garder la proximité avec la barre et l’équilibre, son contact à plus de chance d’être léger, avec une trajectoire de la barre plutôt verticale, ce qui est une bonne chose. Si les hanches sont correctement étendues lors de l’extension, la barre se déplacera proche du corps.
En plus de garder la barre proche avant le contact, ce qui empêche les hanches de pousser la barre trop vers l’avant, il est nécessaire de pousser assez longtemps avec les jambes. Cette poussée contre le sol doit être tout aussi puissante que l’extension des hanches, et elle doit continuer jusqu’à ce que les hanches s’étendent complètement. Cela va créer une base pour que l’extension des hanches puisse faire monter la barre, mais aussi pour que la force des hanches puisse la pousser le plus verticalement possible. Les hanches vont accompagner la barre vers le haut, au lieu de brièvement la heurter vers l’avant.
Imaginez une ligne verticale passant par l’épaule, la hanche et la cheville d’un haltérophile lorsque vous le regardez de côté, le but est d’empêcher les hanches de traverser ce plan vertical pendant l’extension. Pour arriver correctement dans cette position, il est important de continuer à pousser suffisamment avec les jambes. Et surtout pas d’essayer de réduire la force du contact pour essayer de vous retrouver dans cette position.
Comme je l’ai dit au début de l’article, chaque athlète et chaque coach doit voir ce qui fonctionne le mieux pour lui ou pour ses athlètes. Pour le type de contact que vous devez adopter, il dépendra de votre façon de tirer. Le contact n’est pas une fin en soi, c’est votre technique et votre façon de tirer avant les hanches, qui vont déterminer votre contact.
0 commentaires