L’haltérophilie est connu comme un sport difficile. Beaucoup de qualités physiques sont mises à l’épreuve sur les plateaux. Les compétiteurs des autres sports sont souvent impressionnés par la limite de trois essais par mouvement en compétition. Mais ce n’est pas le seul aspect du sport qui va demander rigueur et résilience. Ne serait-ce que d’acquérir la mobilité nécessaire peut demander plusieurs mois de pratique du sport couplés à de nombreuses séances de mobilité.
Si vous êtes un pratiquant vous le saurez : en haltérophilie on ne peut pas maintenir son meilleur niveau toute l’année. Les haltérophiles de haut niveau periodisent donc leurs saisons en différents cycles (hypertrophie, force, technique …) pour planifier le pic de performance lors des grandes compétitions de l’année.
Ainsi, une préparation d’haltérophilie peut engendrer de nombreuses pressions qui peuvent grandement influer sur le moral d’un athlète et donc sur ses résultats. Le meilleur conseil que vous pouvez recevoir dans ce sport est : « concentre tes efforts sur ce que tu peux contrôler ».
C’est un état d’esprit inspiré du courant philosophique du Stoïcisme. Nous ne parlerons ni d’Epictète ni de Marc Aurèle dans cet article, toutefois, vous renseigner sur ce courant est un très bon moyen de développement personnel. D’ailleurs, la plupart des livres de développement personnel s’inspirent d’une facette du Stoïcisme, mais c’est un autre débat.
Place à l’haltérophilie.
Le contrôlable en haltérophilie
Tout le monde ne s’accordera pas sur quoi qualifier de contrôlable et de non contrôlable. Mais, dans le cas de l’haltérophilie, vous pouvez influer sur bon nombre de facteurs.
Pour ne parler que de l’aspect technique des mouvements :
Si on regarde un arraché dans son ensemble, l’athlète n’a pas le contrôle total sur son mouvement. C’est un mouvement très explosif, qui dure rarement plus de 4 secondes, et très complexe, avec plusieurs phases de tirage, une phase de réception et une phase de remontée. Autrement dit, il se passe bien trop de choses en 4 secondes pour que vous puissiez tout conceptualiser/penser.
C’est pour cela qu’il faut répéter les mouvements, répéter sans arrêt. Pour qu’il n’y ait plus besoin de penser le mouvement, pour qu’il soit en quelque sorte automatisé, ancré dans votre cerveau et dans vos muscles.
Bref, une fois la barre décollée du sol, vous n’avez plus le contrôle sur ce qu’il se passe : c’est votre instinct et vos habitudes qui parlent.
Que peut-on contrôler alors ?
Votre routine.
Il est important d’avoir une bonne routine avant de réaliser un max. Une routine dans laquelle vous positionnez bien vos mains avec un bon hookgrip, vous placez bien vos pieds, vous placez bien votre dos et enfin vous vous mettez sous tension afin de partir dans la position parfaite.
Tant que la barre n’est pas décollée du sol : vous contrôlez 100% de ce qu’il se passe.
Plus votre routine sera réglée, moins vous aurez besoin d’y penser. Ca finira par devenir un automatisme auquel vous n’aurez même plus besoin de penser. Mais, avant cela, il vous faudra vous attarder à ancrer votre routine lors de chaque barre : légère ou lourde, complexe ou simple, peu importe.
En dehors de l’aspect technique
Vous le saurez, l’entraînement ne se résume pas à l’arraché et l’épaulé-jeté.
Mais :
- Bien s’échauffer.
- Travailler ses restrictions en mobilité.
- Écarter les distractions inutiles (instagram par exemple).
- Savoir se concentrer/se détendre quand il le faut (oui, il est important que certaines parties de l’entraînement soient cooles ! ).
- Choisir un bon coach et un bon training partner.
- Optimiser sa récupération (sommeil, alimentation, jours-offs …).
- Cultiver vos connaissances sur l’haltérophilie.
Ce sont des choses sur lesquelles vous avez le contrôle et que vous pouvez faire. Rien, dans cette liste, ne dépend d’autre chose que de vous et de votre bonne volonté.
Certes, elles demandent de l’autodiscipline, mais elles ne sont pas impossibles.
Et soyons honnêtes, si vous n’arrivez pas à vous discipliner pour réaliser de telles tâches, vous ne deviendrez jamais un athlète accompli.
Pour les personnes réalisant ce sport en tant que loisir, certains points peuvent être écartés. Mais retenez-les, le jour où vous voudrez faire un step-up dans vos entraînements, ces points vous aideront.
Ce sur quoi vous ne pouvez pas influer
Pour cette partie, il vous faudra penser à l’instant “t”.
Certaines choses peuvent paraître contrôlables dans un quotidien où tout est sous contrôle. Mais par définition, rien n’est jamais à 100% sous contrôle.
Par exemple, vous vivez dans une résidence et vos voisins ont fait une soirée la veille qui vous a empêché de dormir. Même si de votre côté, vous avez pris votre mélatonine, vous avez arrêté les écrans à 20h et que vous vous êtes couché à 21h30 pour vous assurer 8h30 de bon sommeil.
Vous passerez une mauvaise nuit et c’est comme ça.
Il faudra l’accepter : dépenser de l’énergie pour râler parce que vous êtes fatigué le lendemain ne fera qu’aggraver votre état de fatigue. Cela ne changera rien à la situation, car le fait que vos voisins du dessus aient fait une soirée hier est en dehors de votre contrôle.
Attention, il faut que vous soyez honnête envers vous-même. Il faut accepter les faits que vous ne pouvez pas changer, mais ne vous servez pas de cet état d’esprit comme excuse pour devenir passif dans votre vie. Au contraire, nous vous demandons d’être le plus actif possible, mais uniquement sur les choses sur lesquelles vous avez un impact.
Les choses qu’il faut accepter sans broncher :
- niveau de fatigue.
- influx nerveux du jour.
- les éventuelles douleurs qui survivraient à un bon échauffement.
- la météo.
- les bouchons.
- la fuite d’eau dans votre cuisine.
Les trois derniers exemples peuvent vous faire rien, mais c’est réellement l’état d’esprit à adopter. Être de mauvaise humeur, car vous avez mis 40 minutes à aller au taf ne fera que flinguer votre nerveux et ne changera pas la situation en elle-même. Travaillez sur vous, respirez un grand coup et acceptez la situation.
Vous serez moins fatigué au quotidien et donc vous récupérerez mieux et serez plus performants dans vos entraînements.
Comment adopter une telle philosophie de vie ?
Accepter l’incontrôlable peut être compliqué à conceptualiser dans un premier temps.
Prenez une feuille, un stylo et prenez des notes.
Durant votre entrainement, qu’auriez vous dû faire mieux ? Sur quoi auriez-vous pu vous améliorer/avoir le contrôle sans l’avoir fait ?
Pour ce qui est de l’incontrôlable, ne notez pas les effets ou les conséquences, mais notez ce que vous auriez pu faire en amont pour éviter que cela arrive. Pour reprendre l’exemple des bouchons, que vous ne pouvez pas changer. Dans votre quotidien, pouvez-vous partir à une heure différente ? Prendre un itinéraire alternatif ?
S’il y a des solutions, appliquez-les au quotidien. Mais sachez que certaines choses seront des “fatalités” dans le sens ou votre situation ne pourra pas être améliorée pour le moment et il faudra l’accepter.
Ainsi, vous obtiendrez une liste des choses que vous pouvez améliorer dans votre quotidien. Lisez-la chaque matin et améliorez-vous chaque jour, en tant qu’athlète et en tant que personne.
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